Le timbre du mois
La Grand Island est une île au sud du lac Supérieur, le plus vaste et le plus occidental des Grands Lacs nord-américains. Située à quelque 800 mètres de la ville de Munising, État du Michigan, l’île est connue pour ses hautes falaises de grès et ses grottes littorales. L’accès de ces grottes glacées peut être dangereux en hiver. Timbre émis en janvier 2020.
Les activités protéiformes du Spéléo-Club de Paris
Fondé en 1936, le Spéléo-Club de Paris est l’une des plus anciennes associations spéléologiques de France et a compté dans ses rangs nombre de personnalités célèbres dont Haroun Tazieff et Michel Siffre. Il est une branche du Club alpin français d’Ile-de-France tout en ayant sa personnalité propre.
La spéléologie est une activité protéiforme, à la fois sportive et scientifique ; et le spéléologue est d’abord un découvreur à la curiosité toujours en éveil. Ses maîtres mots sont « esprit d’équipe et convivialité ».
L’Ile-de-France est relativement pauvre en cavités naturelles, mais ses très nombreuses carrières souterraines constituent un beau terrain d’activité.
Des cavités plus importantes sont accessibles au prix de déplacements plus ou moins longs :
• dans la journée, la Normandie, l’Yonne, le Val de Loire
• dans un week-end, la Côte d’Or, la Franche-Comté, la Bourgogne, la Lorraine, la Wallonie
• pendant les week-ends prolongés ou les vacances, des séjours plus longs ont lieu dans les grands karsts français, en Ardèche, dans les Causses, les Pyrénées, le Vercors ou à l’étranger.
Le Spéléo-Club de Paris depuis sa création a mené de nombreuses expéditions à travers le monde. Nous maintenons cette tradition en allant chaque année explorer les grottes du Laos.
En France aussi de nombreuses cavités restent à découvrir, mais souvent au prix de travaux de désobstruction acharnés (la désobstruction consistant à déboucher les entrées ou les galeries de grotte). Des chantiers sont en cours ou en projet en Ile de France et dans le Dijonnais. Nous participons également aux travaux de nos collègues normands près de Rouen.
La pratique de la spéléologie regroupe tous les degrés de difficulté. Des sorties sont accessibles aux débutants tandis que les cavités verticales sont réservées à ceux qui maîtrisent les techniques de progression sur corde. Des séances d’entrainement ont lieu à Fontainebleau et au viaduc des Fauvettes à Bures-sur-Yvette.
La spéléologie ayant également ses aspects scientifiques et culturels, le Spéléo-Club de Paris est à l’origine des Rencontres d’Octobre qui réunissent tous les ans depuis 1991 les passionnés de karstologie et de spéléologie scientifique. Nous tenons aussi des conférences mensuelles à Paris, moments de partages conviviaux autour de tous sujets en lien avec le monde souterrain.
Pour en savoir plus et être au courant de nos activités consultez le site du Spéléo-Club de Paris. Les sites de la Fédération française de spéléologie et du Comité spéléologique d’Île-de-France sont aussi utiles pour être informés des manifestations, des rassemblements et des stages de formation fédéraux.
Louis Renouard, président du Spéléo-club de Paris (article paru dans Paris Chamonix, bulletin des Clubs alpins français d’Ile de France)
Red Watson (1931-2019)
Nous venons d’apprendre avec plusieurs mois de retard la disparition de notre très cher ami américain Red Watson, mort le 18 septembre. Red, de son vrai nom Richard Allan Watson, était notamment connu pour ses explorations dans Mammoth Cave, la plus longue caverne du monde – le chiffre le plus récent est de 667 km -, un réseau fabuleux dont, avec Roger Brucker, il avait écrit l’histoire dans The Longest Cave, un récit qui n’a jamais été traduit en français.
Ce professeur de philosophie, spécialiste de Descartes, avait mené des recherches géologiques dans le Croissant fertile, était aussi un écrivain de talent. Son roman Les Chutes du Niagara a été publié chez Phébus. Grand ami de la France, il a fréquemment séjourné dans notre pays avec sa femme Patty Jo Watson, une archéologue de renom, membre de l’Académie des sciences américaines. Ils sont restés une année entière, au Chambon-sur-Lignon, avec leur fille Anna qui apprenait le français au Collège cévenol. En 2004, Red Watson avait été nommé membre d’honneur de notre club, une distinction amplement méritée. En 2009, il avait invité le rédacteur de la Lettre du Spéléo-club de Paris à participer aux USA à l’exploration de cavités s’ouvrant dans une zone sauvage du Montana.
L’art et les grottes
Un mystère qui n’a toujours pas été résolu.
Présenté par Jacques Chabert
Voici maintenant près de vingt ans, j’ai fait l’acquisition dans une brocante de Laon, d’un petit tableau, une huile sur toile de 25 x sur 38 cm. Ce paysage représente une falaise dont la base est dans l’eau : s’agit-il d’une mer, d’un océan ou d’une rivière ? Le massif semble bien calcaire, car on y distingue trois entrées circulaires de cavités s’ouvrant le long d’un joint de stratification horizontal. Rien ne permet d’identifier l’endroit. L’œuvre est de bonne facture, mais n’est pas signée.
Nous avons fait appel à la communauté spéléologique afin de découvrir la localisation de ce mystérieux paysage. Quelques spéléologues ont donné leur opinion. Leurs suggestions sont franchement contradictoires. Qu’on en juge: personnellement je penchais pour des grottes du littoral méditerranéen. Sans plus de précision… Selon Claude Chabert, ce n’était pas en France.
David Brison pensait qu’il pourrait s’agir de grottes de Malte, idée qui a été reprise par notre camarade biologiste Pierre Strinati. À Malte, il existe bien une grotte à trois entrées s’ouvrant dans une falaise calcaire, mais ce n’est pas du tout le même paysage. Jean-Yves Bigot ne croyait pas à la côte méditerranéenne, principalement à cause de la parfaite horizontalité des bancs de calcaire, et pense plutôt qu’il s’agit du karst d’un plateau pas très haut (10 m maximum). En France, cela pourrait être « la Saintonge qui offre une frange littorale calcaire, probablement St Palais-sur-Mer, St Georges de Didonne, Royan ou Meschers ».
Aujourd’hui, après un regard rapide sur Internet, ce qui était impossible à l’époque où cette enquête avait été menée, la proposition de Jean-Yves nous a semblé la plus vraisemblable, mais elle n’a pas été vérifiée. Si vous avez quelque autre idée sur le lieu où a été peint ce tableau — et sur l’identité du peintre, ce qui semble plus difficile encore —, merci de nous en aviser. Notre but à terme est d’aller visiter ces cavités…
Rédacteur : Jacques CHABERT
Avec l’aide précieuse de Jean TAISNE, Daniel et Jasmine TEYSSIER et la collaboration de Eynard DE CRÉCY, Gilles THOMAS, Mathilde RESSIER (site web), Louis RENOUARD