Du 4 au 11 août à Florac
Association Spéléologique Privadoise et Spéléo-Club de Paris.
Pour le deuxième été de suite, l’Association Spéléologique Privadoise et le Spéléo-Club de Paris organisaient un séjour d’une semaine en Lozère, à Florac, petite ville située sous le causse Méjean. Nous étions installés au camping au bord de la rivière Tarnon. L’équipe ne comprenait qu’un seul membre du SCP, Louis Renouard, les Ardéchois étant eux venus en nombre.
Lundi 5 août
Nous commençons par la rivière souterraine de Malaval située dans le petit causse des Bondons, sous le mont Lozère. Cette grotte, l’une des plus longues de la région, développe plus de dix kilomètres de galeries et des explorations y sont toujours en cours. Nous descendons par un puits de 19 mètres pour arriver directement dans la rivière souterraine. Le programme du jour commence par la visite des galeries Blanches. Ce réseau protégé en raison des exceptionnelles cristallisations arborescentes qu’il renferme s’atteint en remontant la rivière puis en grimpant vers un étage supérieur.
Ensuite nous allons dans une autre branche de la cavité jeter un coup d’œil au chantier de désobstruction où depuis plusieurs années un collectif de divers clubs essaye de franchir un éboulis. Notre ami lozérien Daniel André, grand explorateur de la grotte, nous rejoint pour voir l’état des travaux. Au fond, un bon courant d’air froid passe entre les blocs, indiquant l’existence d’une suite, peut-être elle aussi remplie de merveilles minérales. Mais pour poursuivre les travaux en sécurité au milieu de tous ces blocs plus ou moins stables il faudrait des grands moyens. La suite du chantier est donc remise à un séjour ultérieur. Nous rejoignons la rivière principale que nous suivons vers l’aval pour ressortir par une autre entrée quelques centaines de mètres plus loin. La traversée se déroule dans un beau décor minéral et aquatique. La rivière coule dans un canyon assez large, parfois très haut, aux parois souvent couvertes de cristallisations. Des cascades et des passages en vire agrémentent le parcours et permettent aux nouveaux de s’initier aux techniques de descente sur corde. Arrivés dans une salle, un affluent dont le plafond est de plus en plus bas nous mène sous une trappe que nous soulevons pour retrouver l’air libre et le soleil dans un champ.
Le lendemain mardi 6 août nous nous offrons un intermède en descendant les gorges du Tarn en canoë de Sainte-Enimie à La Malène, beau parcours dans un décor grandiose.
Mercredi 7 Aout
Nous reprenons les activités souterraines en allant faire la traversée de la rivière souterraine de Bramabiau. Nous nous équipons sous un temps froid et pluvieux. Cette rivière peut être suivie sous terre d’un bout à l’autre, de la perte jusqu’à la résurgence, dans des galeries monumentales. Le temps est à l’orage, il fait froid ce matin. Nous nous engageons dans le beau tunnel côté amont. Les eaux sont très basses mais par contre bien fraîches. La descente se fait tantôt à la nage, tantôt en opposition dans ce canyon souterrain. La partie aval est aménagée pour le tourisme et la fin du parcours se fait sous les projecteurs. La traversée a duré un peu plus d’une heure et nous ressortons en retrouvant le beau temps revenu. Nous terminons la journée en allant admirer le panorama au sommet du mont Aigoual, point culminant de la région. La vue s’étend sur les causses, les Cévennes et la mer Méditerranée scintille au loin.
Vendredi 9 Aout
Nous entreprenons la visite de la grotte de la Clujade dans les gorges du Tarn. Cette grande rivière souterraine est fermée par des siphons temporaire une grande partie de l’année. Le loueur de canoë, par ailleurs spéléologue, nous ayant dit que les siphons étaient désamorcés c’est plein d’optimisme que nous nous faufilons dans l’étroit ure d’entrée, parcourue par un puissant courant d’air. Les premières centaines de mètres de la grotte offrent un belle diversité de formes d’érosion, sculptées par la rivière. Le parcours alterne escalades, laminoirs, marmites d’érosion, biefs profonds. Arrivés devant les premier siphon nous avons la mauvaise surprise de constater que l’eau est remontée presque au niveau de la voûte, sans doute à cause des orages des deux jours précédents. Il reste moins de cinq centimètres d’air libre, parcourus par un puissant souffle qui projette des embruns. Je bois la tasse en essayant de franchir l’obstacle, Julien n’a pas plus de succès. La perspective d’une immersion complète dans cette eau fraîche démoralise quelque peu les troupes. Nous faisons demi-tour et allons finir la journée à Castelbouc, village situé plus en amont dans les gorges du Tarn. Une rivière souterraine sort d’un grand porche au bord du Tarn et une entrée supérieure permet de faire une petite traversée. Quelques petits ressauts conduisent à une lucarne à la voûte de la salle d’entrée de la résurgence. Une dernière descente spectaculaire d’une vingtaine de mètres dans la salle éclairée par la lumière du jour termine cette pittoresque traversée.
Samedi 10 Aout
Nous terminons le camp par une randonnée sur le causse Méjean dans le site de rochers ruiniformes de Nîmes-le-Vieux. Au retour nous rencontrons nos amis spéléos lozériens affairés autour d’un trou qu’il tentent d’élargir.
Au total un camp bien sympathique, dans un très beau cadre et bonne ambiance, qui a permis à beaucoup des participants novices de découvrir les beautés du monde souterrain.
CAMP LOZERE 2019
Rédacteur: Louis RENOUARD
Photos: Louis RENOUARD
Merci à nos collègues de l’ASP pour l’organisation et à nos amis lozériens pour leur accueil. Des vidéos sont disponibles sur le lien: https://speleoprivas.wordpress.com/2019/08/12/camp-florac-2019/